Cet automne annonce le premier anniversaire de l’ouverture de l’Inguimbertine à l’hôtel-Dieu. Alors que la bibliothèque ouverte au public connaît un très grand succès, le volet musée du lieu se prépare peu à peu.

Le transfert des oeuvres

Nous vous en parlions lors du précédent numéro, les objets du musée lapidaire ont été transférés peu à peu vers l’hôtel-Dieu. Avant ce transfert, des objets ont été traités grâce à une bulle d’anoxie. La bulle d’anoxie est une structure en bâche entièrement fermée remplie d’azote dans laquelle le niveau d’oxygène est infiniment bas. Cet espace permet de « nettoyer » les oeuvres en supprimant les insectes logés dans le bois. Ce dispositif demande de la patience : il faut environ cinq jours pour réduire la présence d’oxygène à 0,09% puis 21 jours d’anoxie pour traiter efficacement les oeuvres et enfin remonter à une présence « normale » d’oxygène et d’humidité. En effet durant tout le dispositif il faut surveiller la composition de l’air, la température et l’humidité de l’espace.

Une mosaïque présente à l’hôtel de Ville a été transférée à l’hôtel-Dieu. C’est sur place que celle-ci sera nettoyée et restaurée par deux conservatrices spécialisées, elle est accompagnée de deux petites mosaïques.

L’ensemble des oeuvres du musée lapidaire a été transféré à l’hôtel-Dieu, ce transfert s’est terminé à la fin du mois de juillet.

Installation de la statue

Avec la réalisation de la verrière, des éléments du décor ont été retirés ou déplacés. C’est par exemple le cas de la statue de la Vierge présente dans ce jardin ainsi que son socle. Le socle est en sept morceaux qui ont été nettoyés, réassemblés et remontés sur place. La statue qui était en très mauvais état car faite de plâtre et en extérieur a été restaurée puis reproduite à l’identique en résine. L’ensemble retrouvera son installation initiale dans le jardin faisant face à l’actuelle verrière dans l’espace que l’on pris l’habitude de nommer le « jardin de la vierge ».

La poursuite du chantier

Au cours des derniers mois, les travaux de la tranche 1B avancent vers plus de finitions. Dans la verrière, le sol a été posé, les câbles dédiés à l’éclairage ont été préparés et les prises et autres éléments électrique installés. Des salles ont été livrées au début du mois de juillet pour être utilisées comme loges tout l’été. Leur sol est recouvert de résine pour répondre à un usage pluridisciplinaire du lieu et leur éclairage a été bien intégré dans les plafonds voutés en pierre.

Au coeur du Chantier

Frédéric Blanc
Chef de chantier pour la société RC Clim

Comment intervenez vous sur le chantier ? A l’hôtel-Dieu nous réalisons tout ce qui est ventilation, plomberie, chauffage, sanitaire. Nous nous occupons aussi de l’hygrométrie. Il s’agit des machines pour réguler le taux d’humidité dans les espaces : les appareils envoient de l’air frais, assèchent ou lâchent de la vapeur dans l’air et le recyclent. Ici, on intervient dans la partie musée, les salles d’archives : dans toutes les pièces où il y aura des oeuvres.

Depuis quand travaillez vous en ce lieu ? Vous travaillez régulièrement dans des bâtiments anciens ? On travaille ici depuis le début de la tranche 1B. Quand on commence un chantier on fait tout en même temps : nous montons en simultané les réseaux de chauffage, plomberie, ventilation. En général nous sommes trois à travailler sur ce projet, deux ouvriers et moi-même. J’ai pu travailler sur le chantier de la Collection Lambert et le Château de la Barbière à Avignon, qui sont anciens. On a aussi fait la salle de la FabricA qui est beaucoup plus récente.

Qu’est ce qui est particulier sur ce chantier ? L’esthétique du lieu est très importante. Il faut tout cacher sans abimer la pierre, tout doit être parfaitement aligné, la couleur des bouches doit être de la même couleur que la façade… on ne peut pas déplacer les réseaux même de quelques centimètres.

Avec quel corps de métier travaillez-vous le plus ? On travaille surtout avec les maçons qui vont par exemple nous prévoir les tranchées où passent les réseaux. On se coordonne à partir de plans, puis on voit avec l’architecte pour proposer des solutions quand nous rencontrons des problèmes. Il faut s’adapter au bâtiment, on a souvent des surprises.