PORTRAIT : La procureure de Carpentras

Hélène Mourges, 43 ans, est la nouvelle procureure de la République à Carpentras. La magistrate a pris ses fonctions le 1er septembre et nous a accordé quelques minutes pour parler de son parcours et de son travail quotidien qui la passionne.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours avant cette prise de poste ?

J'ai suivi mes études supérieures à l'Université d'Avignon puis d'Aix-en-Provence. Ayant cette vocation depuis l'enfance, j'ai réussi le concours, et intégré l'École Nationale de la Magistrature, dans la promotion Simone Veil en 2003. J'ai pris mon premier poste en 2005, en qualité de substitute placée du procureur général près la Cour d'appel d'Aix, en réalisant des délégations dans les tribunaux judiciaires d'Aix, Marseille, Tarascon, Toulon et Digne-les-Bains, m'ayant conduite à gérer différents contentieux. J'ai ensuite été affectée à Nîmes, au service des mineurs puis à la permanence générale et plus particulièrement au contentieux de la traite des êtres humains. J'ai pris mon grade de vice-procureure à Tarascon affectée dans un cabinet en charge des mineurs et des atteintes aux personnes, puis des atteintes aux biens. Enfin, après avoir exercé les fonctions de procureur de la République par intérim durant trois mois, j'ai intégré en septembre 2020, l'équipe de la procureure générale Marie-Suzanne Le Queau qui m'a formée aux fonctions de cabinet. Ce fut un véritable honneur. Je suis une magistrate du ministère public par conviction. J'attache une importance particulière à ma fonction de cheffe de juridiction que j'exerce avec grand plaisir aux côtés de la présidente du tribunal Mme Deligny avec le soutien de la di-rectrice de greffe.

À quoi ressemble une journée de procureur ?

Il est indispensable de se renseigner sur l'action publique, l'activité à la permanence, les gardes à vue en cours. Nous avons un logiciel du ministère public qui me permet de consulter les affaires en cours et je réalise un point avec mes équipes sur les dossiers marquants. Je suis en lien quotidien avec la présidente et la directrice de greffe sur les problématiques qui peuvent apparaître dans la gestion de la juridiction. La gestion de l'agenda, avec les rendez-vous protocolaires, est également une préoccupation, la représentation faisant partie intégrante du poste. Nous recevons jusqu'à 120 mails par jour sur la boîte structurelle de l'action publique et tout autant sur ma boîte personnelle et structurelle du procureur. Il faut savoir prioriser.

Quelles sont vos tâches favorites ?

Je n'aime pas plus un sujet que l'autre, tout suscite ma curiosité. Je souhaiterais avoir plus de temps pour m'investir sur tous les sujets. Je bénéficie d'un chargé de mission, mutualisé avec la présidente, en charge d'organiser des événements, des réunions avec les partenaires notamment le groupe local de prévention de la délinquance dédié aux stupéfiants que je souhaite créer, sujet qui est et sera mon cheval de bataille. Ma feuille de route intègre également le projet d'une journée dédiée aux liens entre le parquet et les maires, une autre sur la coordination entre la police municipale avec les forces de sécurité intérieure et le parquet.

Quel est votre endroit préféré à Carpentras ?

Mon endroit préféré c'est tout simplement ce bijou qu'est le tribunal, ce palais de justice est magnifique. C'est une fierté et un plaisir de représenter le Ministère public dans un si bel endroit. En bonus, nous avons une perspective fabuleuse sur le Mont-Ventoux des fenêtres de certains bureaux du tribunal...