Le Docteur Michel Laurent, gynécologue-obstétricien, a participé à la naissance de nombreux petits carpentrassiens. Depuis deux ans, il intervient en Afrique pour aider ses confrères à améliorer la situation des femmes et nourrissons dans leurs pays. Rencontre.

Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis gynécologue obstétricien, j’ai exercé à Carpentras pendant 27 ans en cabinet et à
l’hôpital. Nous étions trois obstétriciens pour 1300 accouchements par an. J’ai donc aidé à naître quelques milliers de carpentrassiens. J’ai toujours souhaité être obstétricien car pour avoir des vieux en bonne santé, il faut commencer avec les plus jeunes !

Qu’est-ce qui vous a conduit vers l’humanitaire ?
En 1975, je suis parti au Niger et, confronté aux difficultés locales, je me suis dit « il
faut y envoyer des gens avec de l’expérience et pas des jeunes ! ». C’est un projet qui a
toujours été présent et je savais que j’y retournerai. Depuis deux ans, je suis engagé auprès d’une association et j’ai participé à deux missions au Congo et une au Tchad.

Quelles sont vos fonctions au sein de ces associations ?
Au Tchad, la mortalité maternelle est de 1100 enfants pour 100 000 naissances, 800 pour 100 000 au Congo alors que cela représente 10 décès pour 100 000 naissances en France. L’objectif est de faire diminuer ce chiffre. J’interviens pour apprendre aux médecins à utiliser des instruments obstétriques et limiter les complications à la naissance pour éviter les décès ou la chirurgie réparatrice.

Comment intervenez-vous ?
J’interviens en deux temps. Il y a la formation théorique sur la mécanique obstétricale puis j’accompagne les médecins à l’application de ces connaissances en salle d’accouchement. Il est important aussi dans ces pays de développer l’éducation des femmes pour faire avancer la société sur la mortalité maternelle et infantile. Une grossesse demande une surveillance afin de limiter les risques. Là-bas, il n’y a pas de suivi et bien souvent les femmes arrivent trop tard.

Quels sont vos projets à venir pour l’association ?
On vit dans un monde ou les différences de chances sont monstrueuses entre l’Europe et l’Afrique. Au Congo, nous souhaiton saider l’hôpital de Panzi, dans la ville de Bukavu, en réalisant deux semaines de
formation tous les trois mois. Nous avons également besoin de financements pour les transports et l’achat de matériel médical. Je recherche des fonds pour un échographe, qui permettrait de former les médecins et améliorer le suivi des femmes enceintes. Ce qui est basique en France relève du luxe au Congo.

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