Sylvie Duplan et Yannick Ducamp de Duplan de Provence

Économie - Environnement - Santé

À la tête de « Duplan de Provence », pépinière spécialisée dans la production de plants en motte, ce duo de passionnés nous a ouvert ses serres et a partagé sa vision de l’horticulture qui se veut familiale, naturelle et en constante évolution.

Pouvez-vous nous présenter votre structure ?

Sylvie Duplan : En 2007, j’ai repris EARL Maisonneuve, une société de bouturage et commercialisation de plantes méditerranéennes, aromatiques et vivaces située au hameau de Serres. Celle-ci est devenue Duplan de Provence, avec des nouveaux locaux il y a 3 ans. Nous avons alors commencé à développer les plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM) et dès la prochaine campagne nous nous consacrerons uniquement aux PPAM. Les agriculteurs les cultivent pour l’huile essentielle et l’herboristerie. Nous travaillons tous les deux avec deux apprentis et deux saisonniers.

Quelles techniques d’agriculture appliquez- vous dans vos serres ?

SD : Cela fait des années que l’on ne traite plus et avec la forte demande pour les PPAM nous avons passé toutes nos serres en agriculture biologique.
Yannick Ducamp : Nous pratiquons la Protection Biologique Intégrée (PBI) depuis quelques années. Cette technique se base sur l’intégration dans les cultures d’auxiliaires prédateurs des nuisibles, l’exemple le plus simple c’est la larve de la coccinelle qui se nourrit de pucerons. Pour la PBI nous achetons et surtout nous cultivons des insectes. Nous avons ainsi des auxiliaires dès le début du cycle de production de plants. C’est un travail en amont, où l’on n’attend pas la maladie. C’est une autre manière de faire et penser, très minutieuse et qui doit s’adapter au lieu, aux températures et à l’humidité. J’ai connu la période où l’on traitait systématiquement les cultures avec des produits chimiques. Il était nécessaire d’avoir une prise de conscience et d’agir, de remettre en place des choses qui se font naturellement.

Partagez-vous cette expérience ?

SD : Nous faisons visiter nos serres à des classes, c’est très important pour nous. L’horticulture c’est un travail de passion, comme tous les métiers de la terre. On est heureux dans nos serres, ce n’est pas une contrainte pour nous d’y passer 12h par jour, de revenir le week-end. C’est la passion qui nous mène tous les deux.
YD : L’apprentissage est très important et pas assez valorisé à mon avis ! Nous avons un métier où la pratique est très importante. On est presque dans de l’artisanat avec un savoir- faire particulier, c’est important pour nous de le transmettre.

Sommaire du magazine 160 - Janvier Février 2020