L'eau du robinet, un parcours plein de rebondissements pour un trésor à préserver

Information générale

Vous ouvrez le robinet de votre cuisine ou de votre salle de bain sans y réfléchir tous les jours. Un geste facile et automatique. Et pourtant, pour vous parvenir, cette eau passe par de nombreuses étapes. Et pourtant, plus que jamais, l'or bleu porte bien son nom car il s'agit réellement d'un trésor qu'il faut consommer de façon responsable.

D’où vient l’eau que nous consommons et comment est-elle traitée ?

L'eau que nous consommons en France provient principalement des eaux souterraines comme les nappes phréatiques (68 %) mais aussi des eaux de surface comme les rivières (32 %). Il existe 33 200 points de captage en France. L'eau captée est traitée par les 16 700 stations en France chargées de la dépolluer. Devenue potable, elle pourra alors être acheminée vers des châteaux d'eau ou autres réservoirs de stockage via des canalisations souterraines avant d'être distribuées. Sur notre territoire, il y a 36 points de captage.

Le traitement de l’eau après utilisation

Lorsque l'eau a été utilisée pour la consommation humaine (domestique, agricole ou industrielle), elle est souillée et part dans un ensemble de canalisations formant un réseau d'assainissement vers des stations d'épuration. L'eau passe à peu près par les mêmes traitements que l'eau de milieu naturel mais il est nécessaire d'ajouter une étape. Il s'agit du dégraissage. En effet, certaines eaux usées peuvent contenir des huiles difficiles à éliminer. Cette opération permet de faire remonter les graisses à la surface de l'eau pour pouvoir ensuite les racler et les éliminer.

Une fois dépolluée l'eau peut être rejetée dans la nature et rejoindre la grande boucle du cycle naturel de l'eau. Mais la France réutilise aujourd'hui moins d'1 % de ses eaux usées. L'objectif est donc de passer le cap des 10 % d'ici 2030. Le syndicat Rhône-Ventoux travail actuellement à la mise en place de cette solution pour les eaux usées de la station d'épuration de Carpentras à des fins d'irrigation.

Aller vers une sobriété de consommation

Face aux grands enjeux environnementaux et suite à un été 2022 caniculaire, il est nécessaire que chacun revoit sa gestion de l'eau. Le gouvernement a d'ailleurs lancé un grand plan de sobriété dont le premier objectif est d'atteindre -10 % d'eau prélevée d'ici 2030 dans tout le pays. Cela concerne surtout l'agriculture et l'industrie mais cela devrait tous nous toucher. Nous devons nous adapter car continuer à s'appuyer uniquement sur un système à bout de souffle n'est pas une solution. Il est en conséquence devenu plus qu'urgent d'agir collectivement mais aussi individuellement pour éviter au maximum tout gaspillage.

Pour compléter ces informations

Un rapport d'inspection interministériel commandé par les ministères de l'écologie, de l'intérieur, de l'agriculture et de la santé, tire pour la première fois les enseignements de la crise de 2022. Et pour eux " L'eau est encore trop fréquemment considérée comme une ressource inépuisable et gratuite ". L'impact du dérèglement climatique va forcément augmenter la fréquence et l'intensité des canicules. Il faut prendre des mesures fortes à moyen et long terme mais aussi à très court terme. Le rapport met en garde contre un risque de " rupture d'approvisionnement " dans les prochains mois, en raison à la fois de la sécheresse qui s'annonce encore pire cette année et de l'organisation d'événements exceptionnels en France comme la Coupe du monde de rugby en septembre et les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024, qui pourraient augmenter la consommation d'eau au global.

Un peu d’histoire et de références…

Mars 2018. À cause de la sécheresse et d'une grosse consommation d'eau, la municipalité du Cap, en Afrique du sud, annonce que les robinets vont bientôt s'assécher dans toute la métropole. Avec la diffusion d'un compte à rebours, la municipalité locale a réussi à faire comprendre à tous qu'une interruption de la fourniture d'eau à domicile était envisageable. On surnomma cette perspective : "Jour zéro". Au prix d'un rationnement intense, la cité décide de réagir avec :

  • Une réduction de 50% des habitudes de consommation individuelle.
  • Une gestion plus économe de l'usage pour l'agriculture.
  • Une amélioration du réseau de distribution.
  • Une meilleure gestion des écoulements naturels et des nappes d'eau souterraine.

La ville a évité le pire et est même parvenue à réduire de moitié sa consommation structurelle en eau en seulement 3 ans. Une histoire qui finit bien.


Ici aussi, nous avançons dans cette perceptive d'économie :

  • Très nombreux chantiers de canalisation pour réduire les pertes.
  • Compteurs communicants pour détecter immédiatement les fuites.
  • Installation de 17 débimètres pour les fuites sur le réseau général.
  • Changement du type de plantations dans les espaces verts pour moins d'arrosage.