Projection de "Mémoires partagées"

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A l'occasion de la commémoration des 20 ans du génocide des Tutsi au Rwanda, Passeurs de mémoires et le Cinéma Le Rivoli vous proposent la projection du film documentaire "Mémoires partagées".

La projection sera suivie d'un débat en présence d'Ygal Egry, réalisateur et de Marcel Kabanda, Historien, président de l'association IBUKA France.

Synopsis

Thierry Sebaganwa est un survivant du génocide des Tutsis de 1994, il est le seul rescapé de sa famille. En 2005, il créé dans sa maison à Butaré, dans le sud du Rwanda, Shalom House , un musée sur la Shoah. Il y reçoit des étudiants, des amis, des voisins, pour leur parler de ce qu’ont vécu les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale et chercher à tirer les leçons de leur difficile reconstruction. Ne pouvant mettre des mots sur sa propre histoire, Thierry a compris que s'ouvrir aux autres permet de mieux se connaître soi-même.
A Kigali, le Dr Naasson Munyandamutsa est psychiatre. Il est spécialisé dans les questions liées aux traumatismes chez les victimes du génocide. De sa rencontre avec Thierry naît une réflexion sur le travail de mémoire chez les rescapés rwandais.
Le film Mémoires Partagées aborde la problématique de la reconstruction mémorielle au Rwanda, de la difficulté et la nécessité de parler, de nommer sa souffrance.

Interview du réalisateur

Comment vous est venue l’idée de réaliser ce documentaire ?

En 2006, au cours d’un voyage de mémoire au Rwanda, je fais la connaissance de Thierry. Il est le seul rescapé de sa famille, victime du génocide des Tutsi en 1994. Durant le séjour, nous sommes amenés à nous rendre sur la plupart des sites mémoriaux du pays. Je découvre réellement Thierry lors de notre séjour à Butare, sa ville natale. Il nous invite chez lui, dans une maison qu’il a transformée en lieu de mémoire. C’est la première fois que je vois son musée, en plein milieu de son salon. Shalom House , cette maison de paix est consacrée au génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Je me retrouve alors plongé dans l’histoire de la Shoah alors que j’étais venu pour étudier celle du génocide des Tutsi. Interpellé par cet entrecroisement des mémoires, qui fait toute l’originalité de la démarche de Thierry, il m’a semblé que l’écriture documentaire était le moyen le plus pertinent d’en rendre compte.

Quelles ont été les difficultés rencontrées durant la conception du film ?

C’est mon premier film. Je travaille dessus depuis presque 6 ans, en autoproduction. Le projet a été réalisé sur fonds propres, Il a été très difficile de trouver un financement à la fois à cause du sujet mais aussi parque j’ai fait le choix de tourner seul, sans production ni préachat de chaine TV. Et en France, il est difficile de trouver des aides une fois le film tourné. Le manque de moyen s’est surtout ressenti pour la postproduction mais grâce à Passeurs de Mémoires qui m’a aidé à financer le montage et Darjeeling qui m’a mis à une salle de montage à disposition. nous avons pu terminer le film en Mars 2014. Le film existe aussi grâce à tous les techniciens du tournage à la post prod qui se sont investis sur le film malgré les conditions.

Comment le film a-t-il été reçu lors des projections qui ont eu lieu à Kigali ?

J’ai fait le choix d’organiser la première projection publique au Rwanda en avril 2014, dans le cadre des commémorations du vingtième anniversaire du génocide. Elle a eu lieu au Centre Mémorial de Kigali grâce à l’aide et au soutien du responsable de l’institution, Freddy Mutanguha (qui apparaît dans le film). Le documentaire, projeté en présence de ses principaux protagonistes, a été très bien reçu et cet accueil m’a rassuré sur le fait que le film restait fidèle à la parole qui m’avait été confiée. J’ai été particulièrement touché par les mots du Dr. Naasson Munyandanutsa, qui m’a encouragé à continuer d’être le passeur de leur histoire.

Précisément, de quelle manière souhaitez-vous accompagner le film ?

Mémoires partagées, qui va être inscrit dans différents festivals de documentaires, n’a pas encore de diffuseur TV. Le film ayant aussi une dimension éducative et de transmission, avec Passeurs de mémoires et ses partenaires, nous avons l’intention d’organiser des projections-débats destinées à des publics aussi divers que des associations de jeunesse, des étudiants, des groupes de recherche universitaire, des militants associatifs et autres institutions de mémoire.

La Journée Nationale d’Hommage aux Morts pour la France de la Guerre d’Algérie et combats du Maroc et de Tunisie sera célébrée le vendredi 5 décembre 2014 à 11h15 au cimetière de Carpentras.

Le rassemblement sera suivi d'un dépôt de gerbes devant le Monument aux Morts.