EXPO - François Girault "des images et des mots"

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Culture - Tourisme

Le jardin intime de François Girault est un carré. Cette forme hautement symbolique et traditionnellement celles des autels, des temples, des églises cisterciennes.

Infos pratiques

Gratuit

Platon considérait le carré comme absolument beau en soi. Et c’est en effet une beauté sacrée qui vient à l’esprit du regardeur au cours des seize étapes de ce chemin qu’il est invité à prendre. François Girault nous invite à nous perdre, à abandonner la raison, à rejoindre à la fois l’intime et le cosmos. Comme un geste mystique. Une prière. La possibilité d’un salut, le temps dispersé dans l’étreinte, foin chaud, feux follets. Une espérance et une consolation. Il peint le paysage de sa nuit vers le jour. Ni esthétisant ni chargé de pathos. C’est une nuit éclairée, le lieu de la rencontre et de la recherche.

Celui de l’expérience, de ce qu’Edgar Poe nomme la pirouette mentale sur le talon,celle qui permet d’embrasser l’univers. Ce sont des carrés d’atomes. Et de vie primordiale. Ainsi l’instant ultime serait un éblouissement et non une plongée dans les ténèbres. François Girault nous propose de regarder enfin le soleil en face. Il peint en vérité. Et si l’on tend l’oreille, on perçoit par moments la respiration tranquille et délicate des biches couchées derrière la toile. Parce que c’est là qu’elles dorment. Dans le ressac du vent éternel.

Les œuvres sur papier annotées sont autant de chroniques de la vie quotidienne, de pensées sauvages jetées sur le cahier. Saisies au vol des parfums, des sentiers, de l’amour. Autant de visions derrière le carreau. De notes de vie comme une liste de courses.On en voudrait partout chez soi, accrochées serrées comme un cabinet de curiosité.

                                                                                                                      Anne Calas