Le chantier de l’Inguimbertine à l’hôtel-Dieu ce sont : le chantier de la Tranche 2 de ce lieu gigantesque qui se prépare à accueillir un musée, mais aussi le chantier « des collections », les tableaux et objets qui seront exposés dans ce nouveau lieu. Faisons le point sur ces chantiers et leurs avancées au cours de l’automne 2019.

Chantier de la tranche 2

Dans les étages supérieurs, les lieux se métamorphosent peu à peu pour accueillir les oeuvres. De nombreux planchers, du dernier étage, ont été tombés, ils seront remplacés par des planchers plus résistants destinés à accueillir les réserves du musée et supporter le poids des oeuvres et objets. Les deux grandes salles qui accueilleront les galeries des Beaux Art et d’exposition temporaire changent elles aussi : les faux- plafonds dans lesquels sont cachés les systèmes d’éclairage, de chauffage, de climatisation et de sécurité sont entièrement posés. Dans la galerie historique, les ouvriers préparent l’espace dédié au futur monte-charge au coeur de la salle d’exposition.

La restauration des oeuvres

Depuis la rentrée, les équipes de l’Inguimbertine mettent en place les cahiers des charges de restauration des tableaux qui détermineront les interventions qui seront réalisées sur les oeuvres. Ces restaurations seront effectuées au Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauration du Patrimoine (CICRP ) après transfert. Les équipes ont ensuite débuté la préparation des cahiers des charges de la restauration de l’ensemble des objets, celle-ci sera effectuée sur place dans les locaux de l’hôtel-Dieu (afin d’éviter les transports) ou dans les ateliers des restaurateurs sélectionnés après ouverture des marchés publics.

Un des autres projets de l’automne/hiver 2019-2020 est le transfert des périodiques anciens dans la salle des compactus qui offre 1000 mètres de stockage linéaire grâce à un système d’étagères sur rails, et accueillera les périodiques anciens. Avant leur transfert, réalisé par les services techniques municipaux, et leur rangement par les agents de la bibliothèque, ils seront regroupés, dépoussiérés, reconditionnés, et marqués.

L’information du public

En parallèle, une réflexion est menée pour préparer le contenu didactique du musée, c’est-à-dire les informations qui seront transmises au public. Dans un premier temps, il s’agit de choisir le type d’encart informatif pour chaque oeuvre, quels éléments seront mis en avant et lesquels renverront vers des supports multimédias. Il y aura donc trois niveaux de transmission de l’information avec des signalétiques courtes, des cartels plus développés et des éléments numériques. Le choix, pour chacune des oeuvres aura des conséquences sur le cahier des charges et l’attribution des marchés publics.

Au coeur du chantier

Anne Bourdais
Muséographe

Quel est votre métier et votre formation ?

Je suis muséographe. Les muséographes ont en charge les contenus d’une exposition et plus particulièrement le déploiement des collections dans l’espace et la définition du projet muséographique avant intervention des architectes.

Comment votre travail s’est-il traduit à Carpentras ?

J’ai commencé à travailler à Carpentras en 2011 avec le conservateur général : il avait le savoir scientifique et j’étais là pour l’accompagner dans la répartition de la collection et sur ce que l’on peut raconter autour de celle-ci. Une fois cette mission de plusieurs années terminée, j’ai commencé à aider l’équipe du musée à détailler les contenus de médiation.

Comment se traduit cette deuxième étape ? Comment prenez-vous en compte le visiteur ?

On propose deux types majeurs de médiation. La première, écrite, se lit tout de suite par exemple dans le musée de l’Inguimbertine il y aura une fresque de 20 mètres de long sur l’histoire carpentrassienne de la préhistoire au 20e siècle. Pour la seconde, multimédia, j’accompagne l’équipe de la bibliothèque et l’aide à en définir les contenus. C’est un métier à part, par contre avant de faire appel à des professionnels du numérique, il faut savoir ce que l’on veut transmettre au public, avec quels moyens (interactifs ou non), si l’on questionne le visiteur, ou si on lui propose un récit. Le public scolaire est aujourd’hui très important dans les musées, nous devons donc vérifier que des primaires, collèges, lycées, vont être intéressés, et voir comment ils vont pouvoir appréhender une visite, ce qu’ils vont vivre comme expérience dans le lieu.

Quelle est la spécificité de l’Inguimbertine à l’hôtel-Dieu ?

C’est une collection intéressante car il s’agit d’un fond régional de grande qualité, notamment picturale. L’intégration d’une bibliothèque au parcours muséal et à l’inverse le déploiement d’oeuvres au sein de la bibliothèque est une offre rare et exceptionnelle. L’Inguimbertine est une bibliothèque inspirante.