Premiers accrochages au musée de l'inguimbertine à L'hôtel-Dieu

Archivé

Information générale

Depuis plusieurs années, deux chantiers sont conduits en parallèle pour mener à bien l’Inguimbertine à l’hôtel-Dieu : les travaux d’aménagement et d’équipement du bâtiment ; les opérations de traitement et transfert des collections. Aujourd’hui, ces deux chantiers aboutissent et se rencontrent à l’occasion notamment de « l’accrochage » des œuvres en exposition permanente.

D’ici quelques semaines, le public va pouvoir musarder sur 1800 m² et se délecter de tableaux de grands maîtres,

de livres rares et précieux, d’objets antiques, médiévaux et modernes qui nous racontent l’histoire du Comtat Venaissin.

Pour aboutir à ce moment, plusieurs équipes s’affairent depuis le mois d’octobre dans les espaces d’exposition permanente pour l’accrochage de près de 800 oeuvres de l’Inguimbertine. Ces œuvres ont toutes fait l’objet d’un traitement de restauration ou de remise en état de présentation par des restaurateurs du patrimoine sous le contrôle de l’équipe de conservation de la bibliothèque-musée et de commissions scientifiques du ministère de la culture. Réunies dans des espaces de conservation, elles ont été transportées et acheminées au premier étage de l’hôtel-Dieu par un prestataire agréé, la société Bovis, selon des règles de conditionnement, manutention et transport garantissant leur bonne conservation. Les objets les plus volumineux ont nécessité un grutage. À cette étape, l’équipe de l’Inguimbertine, coordonnée par le régisseur des collections, a orienté chaque œuvre vers sa chaîne d’accrochage : les tableaux sont ainsi passés entre les mains de techniciens de la société Gilles Tournillon qui a assuré la mise en cadre et la pose des systèmes d’accrochage. Les pièces lapidaires lourdes et les petits objets fragiles exposés en vitrine ont été pris en charge par la société Aïnu pour préparer leur « soclage », à savoir la fabri-cation sur mesure de supports assurant à la fois leur stabilité et leur bonne lecture par le public. Une fois ces mises en cadre et socles réalisés, les techniciens de la société Bovis ont procédé à proprement parler à l’accrochage des œuvres suivant des plans déterminés dès la genèse du projet par l’équipe de l’Inguimbertine et l’équipe de maîtrise d’œuvre conduite par l’Atelier Novembre. Des adaptations sont bien sûr nécessaires pour mieux mettre en évidence un tableau, équilibrer un pan de mur ou répondre à un souci de conservation de l’œuvre. Cette opération d’accrochage a été achevée pour l’essentiel au 15 décembre pour laisser la place aux dernières opérations qui finalisent l’opération : éclairage de mise en valeur de chaque objet exposé, pose des panneaux et cartels explicatifs et installation de dispositifs de médiation numérique.

L’abbé de Rancé

Hyacinthe Rigaud, 1700 Huile sur toile - 237 x 193 x 18 cm

Tableau emblématique de la collection de Dom Malachie d’Inguimbert ramenée de Rome en 1735, ce portrait est l’œuvre du célèbre portraitiste de la cour de Louis XIV, Hyacinthe Rigaud. De très grand format, avec un cadre monumental en bois sculpté et doré, il a nécessité pour son transport la fabrication d’une caisse sur mesure. Il s’est agi du premier tableau ac-croché en octobre 2023, faisant symboliquement son retour dans ce bâtiment où il a été exposé des années 1760 à 1888.

Suzanne et les Vieillards

Lucien Pallez, 1885 Plâtre - 230 x 140 x 135 cm

Cette œuvre monumentale pesant 400 kg, n’en reste pas moins fragile de par sa matière (le plâtre) et sa composition avec de nombreuses parties saillantes et ajourées. La société Bovis a pris en charge cet ensemble sculpté dans l’atelier du restaurateur. Elle a fabriqué une caisse à claire voie suivant un plan protégeant chaque zone à risque de l’œuvre. Celle-ci y a été calée, puis la caisse a été transportée jusqu’à l’hôtel-Dieu. Son acheminement au premier étage s’est fait par grutage et des systèmes de levage (trans-palettes, charriot élévateur) et manutention avec 5 personnes ont permis son installation sur socle en exposition permanente.

Le génie de la colonie romaine de Carpentras,

1er siècle de notre ère, Calcaire - 88 x 74 x 6,5 cm

Cette stèle épigraphique, plus ancienne inscription latine de l’Inguimbertine, témoin du passé et de l’origine gallo-romaine de Carpentras, sera accrochée dans une vitrine de la section historique. La société Aïnu a fabriqué un arceau métallique maintenant la stèle par des pattes assurant l’appui de la stèle sur sa base et son maintien vertical par les côtés ; la structure arrière de l’arceau, non visible, permettra son accrochage au fond de la vitrine avec plusieurs points de vissage pour en répartir le poids.

Sommaire